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Témoignagé d'un dialysé au BURKINA FASO - mars 2010

LES DERNIÈRES NOUVELLES DU BURKINA FASO
 

« ni n laara n saara », proverbe Dioula, « si je me couche, je suis mort ».

Les dialysés du Burkina Faso ont continué à se battre pour survivre. Après presque 6 mois de sous dialyse, à raison d’une épuration tous les 6 jours, alors que nous les croyons tous condamnés à mourir à court terme, c’est de nouveau l’espoir qui revient.
Certains sont décédés, mais d’autres ont survécu et depuis début février, ils ont reçu pour 6 mois de consommables et une subvention de l’État burkinabè de 1 milliard de FCFA. Ainsi, ils réalisent 2 séances de dialyse par semaine : un luxe après tant de jours de luttes et de restrictions.
Notre difficulté est d’avoir assisté impuissante à leur détresse et à la mort de certains. Lors de notre voyage, un dialysé fortuné, Eloi, nous avait demandé de lui envoyer un devis pour des consommables. Il nous faisait confiance en nous disant que par notre intermédiaire, il saurait comment son argent serait utilisé.

Malheureusement, Jean-Pierre Garcia de l’association JIPSA SOLIDAR n’a pas pu avoir de réponse de tous les laboratoires qu’il a contactés. Le 19 décembre, Eloi est décédé d’un OAP après 5 jours sans dialyse, car même s’il avait les moyens de régler ses soins, il ne voulait pas être privilégié au détriment des autres. C’était un  homme bon et généreux et sa mort laisse patients et soignants dans un désarroi immense. Nous, avec d’immenses regrets : celui de lui avoir donné l’espoir qu’on pourrait l’aider alors que nous n’avons rien pu faire.
L’enseignement qu’il faut peut-être tirer de cette expérience est que la rudesse de leur vie, depuis leur naissance, fait qu’ils vivent dans le moment présent. Leur foi en Dieu est inébranlable, certainement parce que ça les aide à continuer à avancer chaque jour dans leur lutte pour leur survie.
L’instant est à la joie. Leurs projets continuent : une campagne de sensibilisation du grand public lors de la journée du rein de mars et tout au long de l’année ils veulent continuer à sensibiliser et impliquer de nombreuses personnalités.
Nous leur souhaitons beaucoup de chance et de courage pour leurs démarches afin que leurs voix soient entendues et que la situation des dialysés burkinabè s’améliore durablement.
Patricia DEPICCOLI et Béatrice BUINOUD, le 17 mars 2010.